Guitare
Sommaire
Intervalles
Un intervalle est la distance entre 2 degrés de hauteur différentes. Son type est défini par le nombre de notes couvrant l’intervalle et sa qualité est définie par sa taille en nombre de tons ou demi-tons. Pour un guitariste, il est nécessaire de visualiser comment ces intervalles se matérialisent sur le manche, c’est-à-dire comment sont positionnées l’une par rapport à l’autre les 2 notes de l’intervalle.
Le manche de la guitare est une sorte de tableau, délimité horizontalement par les 6 cordes, et verticalement par les frettes formant les cases du manche. Le positionnement des notes se définira donc en terme de numéro de cordes et de cases. L’écart mélodique entre les cases étant homogène tout au long du manche (1/2 ton), le diagramme d’un intervalle restera inchangé quelque soit sa translation horizontale. L’écart mélodique entre les cordes par contre a une irrégularité : 3M entre les 2e et 3e cordes et 4te pour les autres. A la transposition sur ces 2e et 3e cordes, le diagramme sera altéré.
Ces diagrammes d’intervalles sont une aide précieuse pour la mémorisation des diagrammes de gammes (suite d’intervalles mélodiques) et d’accords (ensemble d’intervalles harmoniques). L’intervalle fondamental étant l’octave, il est important de bien assimiler dans un premier temps ses différents diagrammes, pour pouvoir positionner plus facilement les autres intervalles.
Il est judicieux de mémoriser les intervalles selon leur type (3ce, 5te, etc.), leurs différentes qualités formant des diagrammes très proches : les trois 5te possibles par exemple (b5, 5 et #5) se suivent à une case de distance sur la même corde. Idem pour les autres intervalles.
Echelles
Une échelle est une suite définie d’intervalles, et son diagramme formera un ensemble de degrés couvrant une portion verticale du manche. Il existe une quantité de diagrammes différents pour une même échelle, tous avec avantages et inconvénients. L’objectif ici est de proposer des diagrammes avec l’extension la plus faible et offrant le plus de similitude entre les 3 échelles principales (majeure, mineure mélodique et mineure harmonique) pour faciliter la mémorisation. Les 5 diagrammes de chaque échelle couvrent une octave, donc 12 cases du manche.
L’échelle pentatonique est obtenue en supprimant, des échelles heptatoniques, les 2 degrés formant des intervalles de demi-ton. Ainsi, chaque diagramme heptatonique contient son diagramme pentatonique correspondant. On peut construire une échelle pentatonique à partir des échelles majeure et mineure mélodique. L’échelle mineure harmonique (comportant 3 demi-tons) ne permet pas d’obtenir une échelle pentatonique sans demi-ton (on ne peut supprimer que 2 degrés).
De l’échelle majeure, on obtient la pentatonique majeure (abrégée pM et chiffrée : 1 2 3 5 6 ), de l’échelle mineure mélodique on obtient la pentatonique mineure mélodique (abrégée pmm et chiffrée : 1 b3 4 5 6). Le mode (cf. la notion de mode à la page Harmonie) du degré VI de la pentatonique majeure (chiffrée : 1 b3 4 5 b7) ne différe que d’un seul degré de la pentatonique mineure mélodique. Ces 2 modes (VIpM et Ipmm) constituent un stock voisins de degrés, pouvant se substituer l’un à l’autre dans la pratique de la mélodie (improvisée ou non) pour fournir des « couleurs » variées.
De la même façon, on peut rapprocher les modes IIpM et IVpmm ainsi que les modes IIIpM et Vpmm). Avec l’ajout du mode heptatonique correspondant, on a un choix possible de notes pour la pratique sur les types d’accords principaux (triades ou tétrades).
Modes-accords
Un mode est une échelle polarisée sur un de ses degrés, ayant alors la fonction de tonique, pôle d’attraction des autres degrés. Quand on énonce ce mode, on parcourt ses degrés en une suite de secondes en partant de cette tonique.
L’accord du mode s’obtient simplement, partant aussi de cette tonique (appelée alors fondamentale de l’accord) en parcourant les degrés de tierces en tierces, soit un degré sur deux.
Mode et accord du mode sont formés des mêmes notes, et on peut improviser avec ces notes sur cet accord qui joue le rôle de pôle d’attraction. En construisant un autre accord en partant d’un autre degré, ce dernier devient à son tour un pôle d’attraction, et produit un autre mode de l’échelle. On peut ainsi produire autant de modes différents que de degrés.
Les diagrammes des échelles représentent des stock de notes fixes mais qui peuvent être chiffrés de différentes manières selon le degré jouant le rôle de tonique. Chaque mode a donc son chiffrage propre, et le diagramme de l’accord est inclus dans celui de son mode.
En définitive, apprendre un diagramme d’une échelle, c’est apprendre toutes les gammes de cette échelle, c’est-à-dire celle-ci dans toutes les tonalités (en décalant le diagramme à la case adéquate). Et c’est aussi apprendre tous les (7) modes de chaque gamme ! C’est aussi faciliter l’apprentissage des accords dont les diagrammes sont (plus ou moins selon le type d’accord) inclus dans ceux de son mode. Le caractère transpositeur de la guitare justifie l’approche par les diagrammes.