Notation musicale
Signes musicaux fondamentaux et spécifiques
Sommaire
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NOTATION DE LA MÉLODIE
La notation de la mélodie concerne la dimension de hauteur des évènements sonores, se composant de signes de note (émission d'un son) et de signes de silence (arrêt du son). Ces divers signes se disposent dans un espace de notation permettant de graduer les différentes hauteurs relatives des notes entre elles sur un axe vertical. Les hauteurs absolues (réelles) sont ensuite définies par le signe de clef. La hauteur est la caractéristique principale des notes permettant de les comparer et de les organiser en fonction de la valeur de ces différentes hauteurs, créant ainsi des structures ou des lignes mélodiques (c.-à-d. des suites d'intervalles de hauteurs).Ces lignes mélodiques ne sont jamais exécutées mécaniquement mais au contraire interprétées par des phrasés très variables, allant d'un phrasé lié (notes fondues les unes dans les autres) à un phrasé staccato (notes détachées les unes des autres), en jouant sur la durée des notes sans changer leur écart temporel. Au phrasé d'une ligne mélodique peut s'ajouter l'ornementation des notes par ajout de notes « décoratives » et/ou d'effets de jeu dont on ne présentera ici que les effets fondamentaux, pouvant s'appliquer à (presque) tous les instruments. Ces effets de jeu, fortement dépendant du type d'instrument, ont souvent des notations spécifiques (voir la dernière section). Enfin, les nuances, c.-à-d. la variation de l'intensité sonore le long de la ligne mélodique, complètent les possibilités d'interprétation. On regroupe ici toutes ces interprétations sous le nom d'expressions, dont la notation comporte de nombreux signes.
Les instruments sont des dispositifs émetteurs de sons. L'étendue ou le spectre de hauteurs qu'ils sont capables de couvrir, appelé tessiture, est fonction de leurs caractéristiques physiques propres et de la dextérité de l'instrumentiste. La position de cette portion de hauteurs, dans un registre plus ou moins grave, conditionne le choix de la clef, de façon à placer au maximum les notes dans la portée, limitant l'emploi de lignes supplémentaires, et facilitant ainsi la lecture.
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1. Espace de notation
Comme dans le langage écrit (occidental), la notation musicale s'organise temporellement et se lit horizontalement de gauche à droite. Mais contrairement à lui, les signes musicaux s'organisent aussi verticalement, sur l'axe des simultanéités. C'est dans cet espace général que vont s'agencer tous les signes et symboles musicaux, dans des rapports de succession et de simultanéité.A - Portées
B - Notes
C - Système -
2. Notation des hauteurs
Des quatre dimensions du son, hauteur, durée, timbre et intensité, la dimension de hauteur définit l'espace mélodique. L'axe des hauteurs prend principalement une forme discontinue, c.-à-d. celle d'une échelle de hauteurs discrètes définies. Les échelles utilisées dans toutes les musiques sont nombreuses et variées et la notation précise de leurs degrés est indispensable.A - Position verticale
B - Nom des notes
C - Les clefs
D - Les altérations
E - Les armures
F - Signes d'octave
G - Notation des intervalles
H - Sons et têtes de note -
3 .Expression de la mélodie
Les notes sont rarement énoncées platement les unes à la suite des autres. Bien au contraire, on utilise de nombreuses façons différentes de les exprimer, de les interpréter, donnant vie aux lignes mélodiques du morceau. Les nuances produisant une profondeur sonore (arrière et avant plan), la liaison des notes d'un groupe ou au contraire leur détachement, les diverses ornementations possibles qui les développent et les enrichissent sont une mise en forme musicale indispensable des structures mélodiques et rythmiques.A - Les nuances
B - La liaison
C - Le glissé
D - Les ornements -
4. Tessiture des instruments
La tessiture des instruments (ou de la voix), parfois confondue avec le registre ou l'ambitus, est fondamentale pour le choix d'un instrument dans l'exécution d'un morceau. Cette tessiture permet de choisir les instruments appropriés pour exécuter les différentes portions du spectre sonore couvert par le morceau, et obtenir une bonne répartition des graves et des aiguës, du volume sonore et des timbres dans l'orchestration.A - Tessiture des instruments
B - Instruments transpositeurs -
NOTATION DU RYTHME
La notation du rythme concerne la dimension temporelle des évènements sonores. Un jeu de signes de notes et de silences exprime leurs différentes durées. Cependant, dans la pratique, ces signes représentent plus l'écart temporel entre les évènements sonores que leur durée propre, celle-ci pouvant varier selon le phrasé adopté, tout en conservant intact les intervalles temporels, c.-à-d. l'identité rythmique du passage exécuté.Ces signes de note et de silence représentent des durées relatives et non absolues, c.-à-d. compare les durées des différents signes entre eux. Ceux-ci sont liés par des rapports arithmétiques simples : la moitié ou le double de... Toutefois, des rapports arithmétiques beaucoup plus complexes (dites durées irrationnelles) peuvent être notés au moyen de divers signes, mais rendant aussi la lecture et l'exécution beaucoup plus complexe ! Quelques autres signes de durée permettent d'interpréter/altérer localement la durée de certaines notes ou silences. Pour pouvoir exécuter ces signes de durées relatives, il faut ensuite définir leur durée réelle (absolue) : la détermination du tempo, qui fixe la durée d'un signe « étalon », définit du même coup toutes les autres durées relatives à cet étalon.
Les durées ou intervalles rythmiques s'organisent en diverses unités temporelles, emboîtées les unes dans les autres, les unités rythmiques d'un niveau se regroupant en une unité de niveau hiérarchique supérieur. Les signes de ligature rythmique regroupent les notes/silences en blocs de différentes durées, eux-mêmes regroupés en une nouvelle unité appelée mesure, délimitée par des signes de barres de mesure. Les mesures peuvent ensuite être aussi regroupées en cycles, carrures, mouvements, etc. Les divers signes utilisés pour ces délimitations permettent une meilleure compréhension de la structure musicale et une lecture facilitée.
Les signes écrits sur la portée se lisent fondamentalement de gauche à droite, mais certains signes indiquent des répétitions de mesures, des retours en arrière ou des sauts en avant, permettant une lecture non linéaire de la partition et évitant d'en réécrire inutilement des portions entières. Toujours dans le but d'alléger la partition et de faciliter la lecture, divers signes graphiquement très simples fonctionnent comme des abréviations rythmiques en replaçant avantageusement les groupes de signes qu'ils représentent.
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1. Notation des durées
La dimension de durée du son définit l'espace rythmique. Comme l'axe des hauteurs, l'axe des durées est discontinu, segmenté, ses segments étant réglés par des rapports arithmétiquement définis, c.-à-d. basés sur une unité de durée fixe dont les différents segments en sont un multiple ou une fraction. Dans la pratique cependant, tout en gardant la structure de ces rapports de durée, l'exécution rythmique est souvent « élastique », avec des accélérations et des ralentissements, évitant une interprétation jugée trop rigide dans un contexte donné.A - Durée des notes
B - Durée des silences
C - Équivalence notes-silences
D - Durée relative des signes
E - Le point
F - La liaison (tenue)
G - Durées non définies
H - Interprétation ternaire -
2. Tempo et temps
Les définitions du temps et du tempo sont indispensables pour exécuter un morceau dont les durées, sur la partition ne sont fixées que relativement. La vitesse d'exécution générale qui en découle est un facteur important pour la qualité, la « saveur » d'un morceau : trop rapide peut se traduire par précipité et brouillon, trop lent par lourd et pesant...A - Définition
B - Interprétation du tempo -
3. Cadres temporels
L'agencement temporel d'un morceau prend la forme d'un emboîtement de structures rythmiques les unes dans les autres : mouvements, sections, carrures, cycles, mesures, temps, divisions, etc. en sont les différents cadres. Ceux-ci doivent être bien représentés par la notation, tant pour la compréhension que pour l'exécution. Le nombre de ces emboîtements est cependant très variable et peut être même absent dans certaines improvisations par exemple.A - Barres de mesure
B - Métriques
C - Signes de navigation -
4. Ligatures rythmiques
La ligature est un élément essentiel de la notation rythmique : il permet d'organiser des différentes durées en groupes de notes, c.-à-d. en nouvelles unités temporelles, fonctionnant un peu comme les mots dans le langage écrit : les phrases sont lues mot par mot et non lettre par lettre. Bien plus qu'une seule facilité de lecture, les ligatures représentent des structures rythmiques de niveau supérieur, douées d'une signification musicale propre.A - Principe de notation
B - Ligatures et temps
C - Notation avec des stemlets
D - Ligatures connectant deux portées -
5. Rythmes irrationnels
La notation des divisions irrationnelles, pouvant devenir extrêmement complexe, souffre souvent d'incohérence et de contradiction, ajoutant encore au manque de lisibilité de la notation.On proposera ici un principe de notation logique s'appliquant à tous les contextes rythmiques, qui restituera à la notation rythmique sa cohérence. Les divisions irrationnelles augmentent largement la variété des débits et la richesse des structures rythmiques.A - Définition
B - Principes de notation
C - Principe de détermination du signe
D - Cohérence de la notation rythmique
E - Crochets de ligature
F - Subdivisions des divisions irrationnelles
G - Divisions irrationnelles sur 2 mesures -
6. Abréviations rythmiques
La répétition est un procédé majeur dans la construction d'un morceau, qu'il s'agisse de notes, groupes de notes, mesures, cycles, carrures, c'est-à-dire d'éléments à différentes échelles. Un morceau est souvent constitué par un nombre, parfois réduit, de thèmes qui seront répétés soit à l'identique, soit avec de légères variantes. L'utilisation d'abréviations rythmiques, qui signalent les portions répétées, permet non seulement d'augmenter la lisibilité de la partition en allégeant la notation, mais aussi de mieux faire ressortir la structure, l'architecture du morceau.A - Les trémolos
B - Les abréviations rythmiques -
NOTATIONS SPÉCIFIQUES
Cette dernière section traite des signes musicaux qui ne s'appliquent qu'à un instrument ou à une famille d'instruments. Ces signes sont de deux sortes : signes standard, mais dont la signification est détournée et adaptée au contexte de l'instrument ; signes sur mesure répondant à des besoins de notation spécifique.Les instruments sont des dispositifs émetteurs de sons, indépendamment de la mise en forme rythmique de ces derniers. La notation rythmique est donc universelle, s'appliquant indifféremment à tout instrument. La notation spécifique concernera donc plutôt la dimension mélodique, et plus précisément les techniques d'effet de jeu (c.-à-d. de production de sons), propres à chaque type d'instrument.
Le domaine musical général abordé dans les différentes méthodes qui seront proposées est le Jazz/Rock, dans son acception la plus large. Ce domaine, pratiquant couramment l'interprétation et l'improvisation de thèmes, utilise régulièrement une notation spécifique, sténographie de la charpente harmonique, laissant le soin de sa mise en forme à l'appréciation de l'instrumentiste. Cette sténographie, plus ou moins concise, utilise des signes et des conventions de notation très simples et efficaces.
Les instruments abordés ici sont la Guitare, la Basse et la Batterie. Les deux premiers utilisent un ensemble d'effets de jeu, dont certains sont communs, et qui nécessitent des signes appropriés : liaisons exécutées avec les techniques du hammer-on et du pull-off, vibratos avec le doigt ou avec la barre de vibrato, les inflexions de notes avec les tirés et relâchés, etc. Enfin, la notation de la Batterie (comme des autres instruments dont les sons ont des hauteurs non définies) requiert un ensemble de signes standard et sur mesure. Ces différents signes auront ici la fonction de représenter l'élément devant être frappé, et non la hauteur des notes. À ces signes (tête de notes) se greffe la notation rythmique habituelle, universelle. Pour éviter toute ambiguïté, la nomenclature de ces signes doit être précisée.
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1. Notation des grilles d'accords
Les grilles d'accords, sténographie harmonique d'un morceau, sont employées essentiellement dans le contexte des musiques improvisées, notamment le Jazz. Le morceau, réduit à sa charpente harmonique, permet une grande liberté d'improvisation sur ce squelette harmonique, celui-ci pouvant être fortement remanié par des enrichissements ou altérations d'accords, substitutions ou autres techniques de réharmonisation. À l'inverse, les charpentes rythmiques et métriques dans ce contexte sont souvent prédéfinies, préformées, et fonctionnent comme un à priori stylistique signant les différentes époques du Jazz.A - Utilité des grilles d'accords
B - Notation en tableau
C - Notation sur une ligne
D - Notation sur une portée -
2. Notation de la Guitare
La Guitare est un instrument largement présent dans nos musiques actuelles. L'organisation des hauteurs, à la différence du Piano (linéaire sur toute sa tessiture), est complexe, se déployant graduellement le long du manche (par « pas » d' 1/2 ton) et plus abruptement transversalement, variable selon l'accordage. Une même note pouvant se trouver à plusieurs endroits sur le manche, la notation doit souvent préciser sa position. La Guitare offre aussi de nombreuses techniques différentes pour l'exécution d'une note, tant à la main droite qu'à la main gauche, techniques qui doivent aussi être précisées par divers signes musicaux.A - Introduction
B - Notation de la Guitare en Classique
C - Notation de la Guitare en Jazz et Rock -
3. Notation de la Basse
La Basse est en quelque sorte le registre grave d'un instrument unique dont le registre aigu serait la Guitare. L'organisation de leurs hauteurs est la même, et leur notation suit donc le même principe. Les effets de jeu communs se notent de la même façon. Seule la technique du Slap, propre à la Basse, demande de nouveaux symboles.A - Le système solfège et tablature
B - Notation des effets de jeu -
4. Notation de la Batterie
La Batterie est un instrument hybride, synthèse étonnante de plusieurs traditions musicales : le tambour militaire (la Caisse Claire), les fûts africains et les cymbales orientales. Des éléments aussi hétéroclites nécessitent une notation adaptée, et aussi une nomenclature, la notation n'étant pas standardisée.A - Introduction
B - Principe de notation
C - Nomenclature de la Batterie
D - Les deux voix de la Batterie
E - Autres indications diverses